Prévenir naturellement la migraine avec la naturopathie
- Mélodie
- 11 juin 2023
- 7 min de lecture
Dernière mise à jour : 27 févr.
Maux de tête intenses, sensibilité au bruit, à la lumière, nausées, vomissements : la migraine est une maladie qui à un impact important sur la qualité de vie personnelle et professionnelle et est d’ailleurs classée comme une des causes principales de handicap par l’OMS.
Les traitements médicamenteux offrent une aide difficilement incontournable mais ne suffisent pas à enrayer complètement les crises et ne sont pas sans effets secondaires.
De par sa vision holistique et son large champs d’action, la naturopathie propose des solutions naturelles efficaces pour prévenir la migraine et soulager la douleur.

Qu’est-ce que la migraine ?
La migraine est une pathologie dont la céphalée est le principal symptôme. La migraine se distingue cependant d’un simple mal de tête par de nombreux aspects. C’est une véritable maladie neurologique qui possède ses propres mécanismes et des symptômes typiques.
1 français sur 8 souffre de migraine en France
Les symptômes de la migraine
La migraine se caractérise par des douleurs au niveau du visage et du cou d’intensité modérée à sévère. La douleur de migraine est souvent unilatérale (un seul côté de la tête), pulsatile et son intensité peut être augmentée par l’activité. Elle s’accompagne généralement de nombreux autres symptômes comme une sensibilité accrue aux sons, lumières et odeurs, des nausées voire des vomissements. Le diagnostic doit cependant être effectué par un médecin pour éliminer toute autres causes à l’origine des symptômes.
Evolutions de la migraine et des crises migraineuses

Comme toute maladie paroxystique, les migraines évoluent par crises qui peuvent durer de quelques heures à plusieurs jours et sont entrecoupées de périodes de rémission (sans symptômes). Les crises se divisent généralement en plusieurs phases : le prodrome, l’aura, la douleur et le postdrome.
Le prodrome s’accompagne de signes évocateurs d’un début de crise : fatigue, douleurs cervicales, troubles digestifs… Un personne migraineuse depuis plusieurs années reconnaît généralement ces premiers signes qui sont souvent accompagnés d’une grande appréhension.
L’aura peut alors apparaître mais elle n’est pas présente chez tous les migraineux. L’aura est associée à une vague électrique qui parcourt le cerveau, appelée dépression corticale envahissante (DCE). Selon la région du cerveau touchée, l’aura prendra différentes formes. Elle s’apparente la plupart du temps à l’apparition de formes et lumières au niveau du champ visuel appelé scotome scintillant, ou une perte de vision. Elle peut aussi s’exprimer au niveau sensitif (fourmillements), verbal ou moteur.
Vient ensuite le moment où la douleur atteint son niveau le plus élevé. A ce moment, il ne faut pas tarder à agir pour essayer d’enrayer la crise. La crise douloureuse est suivie ensuite d’une phase sans douleur qui peut se caractériser par un sentiment d’euphorie : le postdrome (1).
Il faut savoir que la répétition des crises de migraine est un facteur de chronicisation de la maladie. Autrement dit, plus les crises sont nombreuses, plus elles seront déclenchées facilement. Cela s’explique par le fait que les fibres nerveuses s’altèrent et deviennent donc de plus en plus sensibles à la douleur.
Les mécanismes à l’origine de la douleur des migraines

Les causes de la migraine ne sont pas complètement connues à ce jour mais certains mécanismes et facteurs ont été révélés. Il y a des facteurs génétiques dans un premier temps. Ceux-ci peuvent s’exprimer par une hyperexcitabilité cérébrale ou encore un métabolisme du gaz carbonique altéré (4). Selon le Dr Chaudot, la migraine serait due à une mauvaise évacuation du gaz carbonique dans l’organisme lorsque la respiration est gênée (3). Le stress peut être à l'origine d'une mauvaise respiration. A terme, l'appréhension de la crise pourrait donc elle-même être un facteur de déclenchement de la migraine.
Par ailleurs, les maladies, les troubles cardio-vasculaires, le stress et les troubles respiratoires pourraient faire le lit de la migraine lorsqu’ils impliquent les mécanismes en jeu : hypoventilation, vasodilatation, inflammation.
Pendant la crise migraineuse, on observe une inflammation au niveau du cerveau appelée inflammation neurogène. Elle serait déclenchée par un déséquilibre métabolique ou des stimuli externes qui activerait le système trigémino-vasculaire. Cette activation cérébrale implique la libération de CGRP (Calcitonin Gene Related Peptide) responsable de l’inflammation et de la douleur.
Les déclencheurs de la migraine
Rappelons que la personne migraineuse possède une sensibilité cérébrale accrue aux variations de l’environnement. Par environnement on entend au sens large tout changement interne (par exemple hormonal) ou événement extérieur qui peut influencer le fonctionnement interne. Tout déséquilibre, qu’il soit physiologique, sensitif ou émotionnel est facteur de déclenchement des migraines chez les personnes prédisposées.
Les déclencheurs les plus rapportés sont :
les modifications hormonales,
le café (manque ou excès),
l’alcool
les émotions fortes,
les changements de température,
l’altération du sommeil,
certains aliments impliquant l’immunité…
La liste est en réalité difficilement exhaustive et chaque migraine est différente du fait que les conditions globales ne sont jamais les mêmes.
Le déclencheur n’est pas responsable à lui seul de l’apparition de la migraine. La notion de seuil est ici importante, le déclencheur identifié par le migraineux est seulement la goutte d’eau qui fait déborder le vase. Ce seuil est différent pour chacun : certaines personnes sont plus sensibles que d’autres aux variations physiologiques de l’organisme, et les déclencheurs ne sont pas les mêmes d’un migraineux à l’autre, ni même au cours de sa vie.
Les traitements médicamenteux et leurs limites

Classiquement il existe deux types de traitements de la migraine : les traitements de crises (anti-inflammatoire, triptans…) et les traitements de fond qui sont généralement des médicaments utilisés pour d’autres maladies (bêtabloquants, antidépresseurs, antiépileptiques).
Ces traitements peuvent se révéler très efficaces pour soulager les patients mais leur prise régulière n’est pas sans conséquences. Sachant que près d’un tiers des migraineux souffrent de migraines chroniques (6), l’abus médicamenteux est un risque non négligeable. En effet, le migraineux peut se retrouver dans un cercle vicieux où l’abus de médicaments pour contrôler les migraines entraîne des céphalées médicamenteuses et le besoin d’être soulagé davantage.
La prise de triptans doit être limitée à 10 jours par mois et celle d’anti-inflammatoires à 15 jours par mois alors que la migraine chronique se caractérise par une douleur présente plus de 15 jours par mois. Dans ce cas, il est davantage nécessaire de trouver des solutions naturelles en complément pour pour prévenir les crises et en diminuer la fréquence et ainsi limiter le recours aux médicaments. Un sevrage complet et temporaire est parfois aussi nécessaire dans les cas les plus avancés et devra être réalisé avec son médecin.
Migraine et naturopathie : l'accompagnement naturel et complémentaire
Comprendre pour mieux agir
En comprenant les mécanismes sous-jacents à la migraine, on comprend aussi qu’il est possible d’agir naturellement pour contrebalancer ces facteurs. Il faut imaginer la migraine comme un ensemble de curseurs qui, poussés à leur extrême, favorisent le déclenchement de la crise. En rééquilibrant ces curseurs, il est possible d’enrayer les processus avant qu’ils n’atteignent leur paroxysme.
Le suivi naturopathique permet d'identifier objectivement un ensemble de déclencheurs (à l’aide d’outils de suivi, calendrier des crises…) afin de comprendre comment se déclarent vos crises. Encore une fois chaque personne possède sa propre sensibilité et ce qui déclenche des crises chez l’un n’aura peut-être pas d’effet chez l’autre. Le naturopathe pourra éventuellement faire des liens entre vos déclencheurs et vous aider à comprendre le mécanisme de base pour mieux les prévenir.
Une fois le ou les mécanismes identifiés, il est possible d’enrayer le processus grâce aux nombreux outils et méthodes naturels dont dispose le naturopathe. Il n’existe pas de remède magique, mais une action holistique et symbiotique sur l'hygiène de vie (alimentation, sommeil, gestion psycho-émotionnelle, mouvements…) permet d’agir efficacement sur les facteurs impliqués dans la migraine.
Alimentation et nutrithérapie

Que ce soit au niveau du rythme des repas, de l'équilibre alimentaire, par l’apport en certains nutriments ou l’évitement de certains aliments, l’alimentation est un levier puissant dans la prévention des migraines. Il est par exemple possible de mettre en place une alimentation anti-inflammatoire qui permettra de prévenir une des caractéristiques principales de la migraine.
Par ailleurs, certains nutriments comme le coenzyme Q10 ou le magnésium ont par ailleurs montré leur efficacité dans la réduction de la fréquence des migraines et de leur durée (5). Ils peuvent être apportés par l’alimentation et sous forme de compléments alimentaires.
Attention cependant à ne pas vous complémenter seul. Même s'il s'agit de produits naturels, de mauvaises associations ou de mauvais dosages peuvent être contre-productifs. De plus, il existe aujourd’hui de nombreux fabricants de compléments alimentaires qui n’ont malheureusement pas tous la même exigence de qualité. Faites vous conseiller par un professionnel et de manière individualisée pour trouver la meilleure option pour vous.
Réguler sur le système nerveux
La migraine se caractérisant par une hyperexcitabilité cérébrale, il est possible là encore de désamorcer le processus par différentes voies. Le naturopathe vous aide à rééquilibrer certains aspects de votre hygiène de vie en faveur d’une meilleure prévention du stress et une relaxation nerveuse. Il vous accompagne par ailleurs sur la gestion des émotions pour réguler leur impact sur l'organisme.
La phytothérapie est un outil précieux en complément qui peut être utilisé pour agir sur les facteurs inflammatoires et/ou nerveux. L’aromathérapie (thérapie par les huiles essentielles), actuellement étayée par de nombreuses études scientifiques, est notamment très efficace dans la régulation du système nerveux.
Agir sur les déséquilibres sous-jacents de la migraine

Le suivi avec un naturopathe vous permettra par ailleurs d’identifier d’éventuelles causes sous-jacentes aux causes principales de vos migraines. Il faut imaginer que les troubles fonctionnent souvent par effet domino.
Pour ne citer qu’un exemple, des migraines associées à des troubles digestifs doivent poser la question d'un déséquilibre du microbiote intestinal, appelé dysbiose. Dans ce cas, il faudra effectuer un premier travail à ce niveau. En effet, la dysbiose favorise l'inflammation.
De plus, des troubles digestifs peuvent altérer le fonctionnement du nerf vague. Ce dernier exerce une place centrale sur le système nerveux puisque sa principale fonction est d’apaiser l’organisme et de réguler la respiration par exemple. Or, rappelons le, selon le Dr Chaudot, la respiration est au cœur du mécanisme de la migraine.
Voir l'article : Nerf vague : votre allié anti-stress
Grâce à une vision globale, le naturopathe vous aide à agir sur la cause de la cause et renforce ainsi l’efficacité de vos actions préventives et le soulagement des crises. Le naturopathe prend le temps de faire le point avec vous, d'écouter votre histoire et votre vécu personnel de la maladie, de comprendre vos propres déclencheurs et d'y trouver des solutions naturelles adaptées. Enfin, si besoin, le naturopathe peut aussi vous rediriger vers des professionnels de santé et praticiens de santé naturelle dont l’action est ciblée sur certains aspects.
Vous souffrez de migraine et vous souhaitez être accompagné pour prévenir naturellement vos crises ? Je vous aide à dénouer les causes de vos migraines et à trouver des solutions naturelles adaptées.
Références bibliographiques
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